Docteur Bernard GIBEAUX
Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires = UCSA (service du CHU)
Maison d’arrêt « Bonne Nouvelles »
169 boulevard de l’Europe
76038 Rouen cedex
Tel : 0235037117
Mail : Bernard Gibeaux CHU et Bernard Gibeaux
Mode : Salarié CHU
Année d’installation : 1978
FICHE DE POSTE POUR STAGE D’INTERNE EN MÉDECINE GÉNÉRALE
1) L’enseignant clinicien ambulatoire :
2 ans infirmier, de 1966 à 1968, dans divers services hospitaliers + 3 ans infirmier psychiatrique, de 1968 à 1971, au Centre Hospitalier du Rouvray.
Thèse de médecine générale en 1978 (Analyse des Motifs de Consultations en Médecine Générale : Aspects médicaux, sociaux, psychologiques et psychiatriques).
30 ans médecin généraliste libéral, de 1978 à 2008.
Formation Balint.
DU de gériatrie.
Attestation d’Etudes Supérieures en Médecine Générale.
Spécialiste en médecine générale.
ECA stage classique et SASPAS.
Praticien hospitalier au CHU (concours national, session 2009, spécialité médecine générale).
2) Le personnel médical et paramédical de l’UCSA.
Un chef de service : professeur Bernard PROUST, médecin légiste, jamais présent à l’UCSA, mais facilement joignable pour tous les problèmes médico-légaux.
Un seul médecin généraliste.
Des praticiens hospitaliers du CHU, urgentistes ou internistes, viennent faire des vacations lors des absences du généraliste.
Sept infirmiers et infirmières (4 à 100%, 2 à 80%, 1 à 50% et 1 cadre de santé).
Une aide soignante.
Une ASH.
Une secrétaire.
Deux dentistes et deux assistantes dentaires à mi-temps.
Une pharmacienne à mi-temps.
Quatre préparatrices en pharmacie travaillant par roulement à l’UCSA.
Un kinésithérapeute faisant 3 vacations d’1h30 chaque semaine.
Deux manipulateurs radio faisant deux vacations par semaine.
Un pneumologue faisant une vacation par semaine.
Un dermatologue faisant deux vacations par mois.
Un ORL faisant une vacation par mois.
Un gynéco-obstétricien faisant deux vacations par mois.
Une opticienne faisant deux vacations par mois.
En relation constante avec l’UCSA, se situe sur le même étage le Service Médico-Psychiatrique Régional (SMPR), qui dépend du CHSR, avec psychiatres, psychologues, infirmiers psychiatriques, assistante sociale, secrétaires... Le SMPR prend en charge la psychiatrie « lourde » : psychoses, dépressions graves, traitements de substitution des addictions (40 traitements par Méthadone et 60 traitements par Buprénorphine), etc... Une réunion entre UCSA et SMPR a lieu chaque semaine, mais le dialogue est pluri-quotidien.
3) L’environnement matériel.
Deux bureaux de médecin bien équipés avec ordinateur, connexion internet et intranet : accès aux dossiers CHU des patients (courriers, conclusions de sortie, examens complémentaires ...)
Pharmacie
Equipement radiologique numérisé
Cabinet dentaire performant, moderne
Infirmerie avec 3 salles de soins
ECG 3 pistes, matériel de réa, défibrillateur, oxygène ...
Les locaux, fraichement repeints, sont beaucoup plus agréables que ne laisse supposer l’austérité de l’aspect extérieur de la maison d’arrêt.
Repas sur place possible
4) Les patients
La « patientèle » est évidemment particulière :
La répartition est différente de celle de la ville
Pour 750 détenus : 710 hommes
30 femmes
10 mineurs (15 à 18 ans)
Parfois un nourrisson, avec sa mère
Une proportion de personnalités plus ou moins pathologiques plus forte qu’en ville
Des psychotiques
Des psychopathes
Des patients soignés pour addictions
Des personnalités névrotiques
Des pervers
Il y a aussi des délinquants au psychisme « normal »...
La population immigrée est aussi sur-représentée
Malgré la fréquence et l’importance des troubles psychologiques rencontrés, la relation médecin-patient s’établit le plus souvent dans un climat de confiance et de respect mutuel. Dans le contexte dur, parfois violent, de l’univers carcéral, l’UCSA est un îlot d’humanité à laquelle la plupart des détenus sont sensibles.
5) Les pathologies
On retrouve tous les motifs courants de consultations en médecine générale, des affections bénignes aux polypathologies polymédiquées
Il y a plus d’affections peu courantes ou rares ou évoluées : les détenus ont tendance à négliger leurs pathologies à l’extérieur mais sont demandeurs de soins une fois incarcérés. Le caractère un peu extrême de certaines pathologies rencontrées renforce le sentiment d’utilité du médecin...
On rencontre beaucoup plus de séquelles de traumatismes en tous genres avec des pathologies post-traumatiques orthopédiques, neurologiques, ... Beaucoup de détenus ont été « cabossés » par la vie, physiquement (accidents, rixes...) et moralement.
Beaucoup de détenus sont atteints d’hépatite chronique : il y a environ 15 cas d’hépatite C en cours de traitement, à la maison d’arrêt.
On est beaucoup plus souvent qu’en ville confronté à des problèmes de petite chirurgie et d’urgences plus ou moins sérieuses, de l’automutilation bénigne à la pendaison.
La gestion des situations de sevrage (alcool, drogues...) est fréquente.
Les pathologies fonctionnelles anxieuses et les dépressions masquées à expression somatique sont au moins aussi fréquentes qu’en ville.
6) Les points forts d’un stage de formation auprès du médecin généraliste de l’UCSA
Confrontation à une pathologie abondante, riche et variée qu’il faut prendre en charge complètement : le médecin généraliste de l’UCSA étant le seul représentant de sa spécialité, il est seul responsable de tous les suivis médicaux. Les détenus n’ayant pas le choix du médecin traitant, la situation de médecin d’UCSA en est d’autant plus « responsabilisante ».
Formation assurée à la petite chirurgie et aux urgences...
Les conditions d’exercice particulières impliquent un maximum d’autonomie et la nécessité de prendre des initiatives.
Toute l’équipe infirmière, bien rodée pour affronter toutes sortes de situations peut apporter son expérience et ses conseils.
Tous les spécialistes qui interviennent sous forme de vacations peuvent apporter leur concours. Les « boutons qui laissent perplexes », par exemple, peuvent être revus avec le dermatologue.
Les paramédicaux de l’UCSA (manipulateurs radio, kiné, opticien, dentiste ...) jouent aussi un rôle formateur car les échanges de vue sont constants et réciproques. La qualité des prescriptions y gagne beaucoup.
Le prescripteur travaille aussi en collaboration constante avec l’équipe de la pharmacie ; toute prescription « non-conforme » est immédiatement « épinglée ».
L’obligation de travailler au sein de l’administration pénitentiaire, avec ses règles sécuritaires et les pressions qu’elle exerce est une source de réflexions sur le rôle et la place du médecin.
Les problèmes médico-légaux rencontrés sont fréquents et de nature multiple. Ils peuvent être gérés avec le soutien, par e-mail, du chef de service. Dans ce domaine aussi la formation est assurée !
Un stage à l’UCSA paraît particulièrement propice à une ouverture sur le domaine de la psychologie médicale. Apprendre à exercer la médecine générale dans un milieu où se côtoient toutes sortes de personnalités particulières constitue une opportunité intéressante pour un futur généraliste. Cette formation pourrait encore s’enrichir par la collaboration avec l’équipe psychiatrique du SMPR. Un interne en médecine générale pourrait donc améliorer nettement sa compétence en psychologie médicale, au niveau du savoir, du savoir faire et du savoir être, avec un minimum de stress étant donné la « protection » apportée par l’encadrement.
7) Le point faible d’un stage auprès du médecin généraliste de l’UCSA :
L’absence quasi-totale de pédiatrie...